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Bivouac : nos conseils pour bien débuter (guide 2024)

Pratique en plein essor, le bivouac permet de passer une ou plusieurs nuits en plein air, souvent dans la nature. Cette pratique est très appréciée par les amateurs de marche, de vélo, d’alpinisme ou d’escalade. Le bivouac peut être pratiqué sur une période longue dans le cas d’un trek, ou sur un simple week-end de découverte. Il offre dans tous les cas un moment de déconnexion et de ressourcement. Dans cet article, nous allons nous intéresser à la définition du mot bivouac et aux règles qui entourent sa pratique. Vous verrez qu’il existe différentes manières de le réaliser. Nous vous donnerons également la liste du matériel à emporter avec vous et quelques conseils pour que vos premières nuits dehors soient un succès.

Qu’est-ce que le bivouac ?

Définition

Le bivouac désigne un campement sommaire, temporaire et minimaliste qui permet à une personne ou à un groupe de passer la nuit dans un milieu sauvage : montagne, forêt, désert, etc. Le bivouac est souvent pratiqué par choix délibéré. Parfois, il l’est par nécessité, à cause de conditions météorologiques défavorables par exemple.

On associe généralement le bivouac aux activités de plein air, telles que la randonnée à pied, à vélo, à ski, à l’alpinisme, ou encore à l’escalade.

Une femme prenant son petit-déjeuner depuis son bivouac par une belle matinée en montagne

Étymologie

Le mot français « bivouac » est dérivé du mot « bivoie » qui désignait au milieu du XVIIe siècle la garde d’un camp. Il a évolué au début des années 1800 vers le mot « bivac », un campement provisoire d’une troupe en plein air, ou un lieu de campement (1).

Le mot bivouac aurait dérivé à partir d’un terme allemand du Moyen-Âge, « biwacht », qui signifie service de garde secondaire. Il fait référence aux missions de surveillance externe des villes fortifiées, qui imposaient aux soldats de dormir dans des abris temporaires.

Le mot a probablement pénétré le langage de la langue française par l’intermédiaire des mercenaires combattants dans les armées, au XVIIe siècle.

Bivouac de nuit au début de l'hiver à Tre Cime di Lavaredo

Les règles du bivouac

Tout d’abord, il est important de préciser que le bivouac n’est pas un droit. Sa pratique est cependant tolérée dans différents endroits, sous certaines conditions. Voici les règles à respecter lorsque vous bivouaquez.

La législation

Pour commencer, il est absolument primordial de vérifier les règles en vigueur dans le lieu où vous souhaitez dormir.

En France, il est toléré à différents endroits, mais il est strictement interdit dans certaines zones, telles que les parcs nationaux. Parfois, il est réglementé et impose de dormir dans un certain périmètre.

Dans nos pays voisins, les règles sont différentes. En Suisse par exemple, il est interdit presque partout. En Italie, beaucoup de restrictions existent également.

De manière générale, il faut demander l’autorisation si vous souhaitez passer une nuit en nature sur un terrain privé.

Camp en montagne près du lac. Bivouac au bord du lac dans les Alpes

Les horaires

La tolérance du bivouac s’établit généralement entre 19 h et 9 h, ou bien entre le coucher du soleil et le lever. Il n’est donc pas question de planter sa tente à 15 h et de repartir à 11 h le lendemain.

Dans certaines zones prisées, des gardes font des rondes pour vérifier que vous ne vous installez pas trop tôt dans la journée. Par conséquent, il est important de respecter ces horaires, surtout si les conditions météorologiques vous le permettent.

De manière logique, un bivouac doit être installé pour une seule nuit : il n’est pas question de planter une tente pendant plusieurs jours, peu importe l’endroit dans lequel vous vous trouvez.

Le feu

Bivouac sur la rivière au coucher du soleil, avec une bouilloire suspendue au-dessus du feu pour le thé et le café.

Il peut être tentant de faire un feu à proximité de son lieu de bivouac. Cependant, la réglementation en vigueur interdit bien souvent cette pratique, en particulier dans les espaces protégés et les parcs naturels.

Les sécheresses répétées des dernières années rendent cela assez dangereux, il est donc vivement recommandé de ne pas en faire, même lorsque ce n’est pas prohibé. Privilégiez l’utilisation d’un réchaud pour faire cuire votre nourriture et portez des habits chauds pour vous réchauffer.

Si malgré tout, vous tenez absolument à faire un feu, préférez l’utilisation de foyers existants pour le démarrer. Chaque feu a en effet des conséquences immédiates sur le paysage. S’il n’y a aucun foyer, choisissez un espace à l’abri du vent puis délimitez un périmètre tout autour, et nettoyez-le convenablement. Utilisez uniquement des branches et brindilles que vous ramassez par terre : il n’est pas question de couper un arbre vivant pour alimenter votre feu.

À la fin, il est important de veiller à ce que les cendres soient complètement éteintes, afin d’éviter tout risque d’incendie.

Man hiking alone with tent in mountains

Le respect

Enfin même si cela paraît logiquement, il est nécessaire de préciser que le respect est la règle d’or absolue de tout bivouac.

Cela passe tout naturellement par le fait d’être très discret durant son passage : ne pas éparpiller ses affaires, ne rien laisser à proximité de sa tente, ne rien oublier derrière soi en repartant. Il est important aussi de ne pas faire trop de bruit pendant la soirée et au petit matin, afin de ne pas importuner la faune sauvage.

Différence entre bivouac et camping sauvage

lever de soleil en bivouac sur une montagne enneigée

Les deux termes sont souvent confondus. Si le bivouac et le camping sauvage se ressemblent un peu, on peut tout de même noter quelques différences.

Le camping sauvage désigne généralement le fait de poser une tente en dehors des terrains aménagés à cet effet. Le plus souvent, les personnes qui pratiquent le camping sauvage se déplacent à l’aide d’un véhicule motorisé et s’arrêtent à proximité d’une route ou d’une zone urbaine. La tente reste généralement montée plusieurs jours, en dehors donc des heures de nuit pendant lesquelles le bivouac est toléré. On parle aussi de camping sauvage lorsque les personnes possédant un camping-car s’installent sur une zone non prévue pour cela, déplient leur store ou posent des fauteuils à l’extérieur du véhicule.

Les différents types de bivouacs

Aventure en bivi d'été dans un paysage alpin de montagne (vue équipements)

Vous savez désormais ce qui se cache derrière le terme de bivouac. Il existe différentes manières de le pratiquer : sans abri, sous une tente, sur une paroi, etc.

Le bivouac sans abri

On parle souvent de « nuit à la belle étoile » pour désigner un bivouac sans abri. Il s’agit de dormir sur le sol, sans tente.

La plupart du temps, les pratiquants utilisent un sac de couchage et un drap de soie pour se protéger du froid pendant la nuit. Il est aussi très utile de poser une bâche, un tapis ou un matelas au sol pour éviter d’être trempé. Un sur-sac peut protéger de la pluie et de la rosée du matin.

Certaines personnes bivouaquent également en dormant dans un hamac. Des modèles sont spécialement conçus pour la randonnée et le trekking : ils sont très légers et faciles à installer.

Couple de voyageurs dormant sous le ciel

Enfin, il est possible d’utiliser un simple tarp de trekking. Il s’agit d’une petite bâche imperméable, qui permet de se protéger un peu de l’humidité, sans procurer les avantages de la tente. Elle est en effet totalement ouverte sur les côtés.

Le bivouac sous tente

Le bivouac sous tente est le plus courant. Il permet de dormir à l’abri, d’être protégé en cas d’intempéries et de ne pas risquer d’être envahi par les insectes, notamment les moustiques.

Les tentes de trekking sont conçues dans des matériaux très légers. Vous pouvez donc facilement en transporter une dans un sac à dos : les modèles les plus performants peuvent peser moins de 500 grammes. En moyenne, il faut tout de même compter entre 1,5 kg et 2 kg pour un modèle deux places. Elles peuvent être montées en quelques minutes et démonter tout aussi aisément.

Le bivouac sur paroi

Le grimpeur installe son campement suspendu

Lorsque vous pratiquez l’escalade sur une grande voie, plusieurs jours peuvent être nécessaires pour arriver en haut de la paroi. Dans ce cas, un bivouac peut être monté au cours de l’ascension.

Pour cela, on utilise une « portaledge », ou tente de paroi. Il s’agit d’un système accrochable qui permet de créer une petite plateforme, juste assez grande pour pouvoir s’allonger et passer la nuit. Le cadre est accroché à un relais, au moyen de sangles ajustables. Une toile peut le recouvrir en cas de mauvais temps.

Certains alpinistes ont également recours au portaledge pour passer la nuit sur des grandes parois pentues comme El Capitan dans le par national de Yosemite aux États-Unis.

Les autres types de bivouacs

Enfin, d’autres types de bivouacs peuvent être pratiqués : le bivouac en canoë, en spéléologie, dans la neige, etc.

Matériel indispensable pour bivouaquer

Un voyageur est assis dans un sac de couchage au sommet d'une montagne.

Passer une ou plusieurs nuits dehors ne s’improvise pas. Il est essentiel de prévoir un matériel adapté. Voici la liste ce à quoi vous devez penser avant de partir.

La tente

S’il est possible de dormir dehors sans tente, elle reste un élément incontournable du bivouac pour la grande majorité des gens.

Il est important de bien la choisir, car elle représente une composante de confort primordiale pour passer une bonne nuit. Voici quelques éléments à considérer :

Le poids.

Logiquement, les tentes très légères sont plus chères. Cet élément est tout de même déterminant, car en randonnée, vous devez la porter toute la journée sur votre dos. Pour une tente deux personnes il faut compter entre 1,5 kg et 2 kg en moyenne.

L’espace à l’intérieur.

homme allongé dans une tente regardant les montagnes

Certaines personnes optent pour une tente deux places alors qu’ils dorment seul : cela leur permet de stocker leur matériel à l’intérieur. D’autres préfèrent une tente plus petite, mais moins lourde. De la même manière, certaines personnes ne sont pas dérangées par le manque de place et peuvent choisir une tente tunnel. D’autres ne supportent pas de dormir si proches des parois. À vous de déterminer vos priorités.

L’autoportance.

Cela signifie que vous pouvez la monter sans planter les sardines en cas de besoin. C’est très pratique mais implique souvent un poids supérieur.

L’imperméabilité.

C’est essentiel pour pouvoir rester au sec en cas d’intempérie.

Le duvet

Touriste tenant un sac de couchage sur un sommet

Votre sac de couchage est un autre élément primordial de votre matériel de bivouac. Il vous permet de rester au chaud toute la nuit. En montagne, les températures peuvent diminuer fortement pendant la nuit.

Choisissez un duvet suffisamment chaud, en fonction de la période, du lieu et de l’altitude à laquelle vous allez dormir. Le fait d’être frileux peut aussi imposer d’opter pour un sac de couchage encore plus chaud. Le poids est un facteur à prendre en compte, mais là encore, les modèles les plus légers sont généralement chers. Vous pouvez ajouter un drap de soie pour l’hygiène et un apport de chaleur additionnel.

Si vous souhaitez du confort supplémentaire, vous pouvez choisir d’ajouter un tapis de sol sous votre duvet. Des matelas gonflables spécialement conçus pour le bivouac sont aussi envisageables : ils sont légers et ne prennent pas beaucoup de place. L’oreiller est facultatif, mais peut participer à l’amélioration de votre confort pendant la nuit.

Outdoor Research Alpine AscentShell Bivy
Outdoor Research Alpine AscentShell Bivy

Des vêtements adaptés

Peu importe l’endroit où vous allez bivouaquer, il est obligatoire de vous munir de vêtements adaptés.

En montagne, peu importe la saison, vous devez prévoir des habits chauds : polaire, doudoune, gants, bonnet, etc. Une veste imperméable est requise également. Même si les températures sont clémentes, voire chaudes en journée, le temps peut rapidement changer, surtout en altitude. Vous devez être équipé pour affronter tout type d’événement météorologique.

Du matériel pour manger

Le réchaud est très utile lors des bivouacs. Même si certains mangent froid par simplicité, le fait de faire chauffer son dîner est très confortable. Pensez donc à prendre un brûleur, des allumettes ou un briquet, et de quoi faire à manger : popote, couvercle, gobelet, couverts, etc.

Évidemment, prévoyez votre nourriture, en réfléchissant à un repas simple à réaliser en pleine nature. Les plats lyophilisés peuvent être appréciés, car il suffit d’y ajouter de l’eau chaude pour le savourer.

homme voyageur mains tenant une tasse avec de l'eau près du feu en plein air

Vous devez également avoir une réserve d’eau suffisante lors de votre bivouac, à la fois pour boire et pour cuisiner. Si vous n’êtes pas à proximité d’une source, il peut être nécessaire de filtrer l’eau à l’aide d’un système adapté. Des pastilles de type Micropur peuvent aussi servir à la rendre propre à la consommation.

Une lampe frontale

Même si en général les personnes qui font un bivouac se couchent tôt, une lampe frontale peut être bien utile lorsque la nuit tombe. Elle peut aussi avoir son importance le matin si vous décidez de repartir avant même le lever du soleil.

La trousse de secours

Elle est souvent oubliée et pourtant, il est très important d’en avoir toujours une dans son sac. Antiseptique, pansements, compresses, bande élastique adhésive, tire-tiques : cela pourrait vous être bien utile en cas de chute ou de morsure.

Conseils pour débuter le bivouac

Un randonneur se tenant près de sa tente et regardant les montagnes. Mont Blanc, Chamonix

Vous souhaitez vous lancer et faire vos premiers bivouacs cet été ? Voici quelques conseils.

Bien se préparer

La chose la plus importante à faire est de bien se préparer. Cela signifie tout d’abord qu’il faut sélectionner un itinéraire accessible, en fonction de vos capacités physiques. Pour les premiers bivouacs, il est conseillé de choisir des chemins sur lesquels vous savez que des spots de bivouac sont disponibles. N’hésitez pas à demander conseil à des connaissances ou des professionnels. Vérifiez bien la réglementation en vigueur concernant le bivouac.

Ensuite, préparez soigneusement votre équipement et contrôlez plusieurs fois que vous n’avez rien oublié : sac à dos, tente, sac de couchage, matelas, nourriture, réchaud, etc.

Enfin, consultez les prévisions météorologiques et adaptez-vous en conséquence si elles sont mauvaises : reportez votre sortie ou optez pour un autre lieu.

Bien choisir son emplacement

Pour une nuit sereine, confortable et reposante, il vous faut un emplacement de bivouac idéal.

Il doit être le plus plat possible, à l’abri du vent et situé pas trop près d’un cours d’eau. Ces derniers attirent les insectes (moustiques, taons) et peuvent déborder en cas d’intempéries.

Enfin, évitez de poser votre tente sur des zones de végétation fragiles.

Ne rien laisser derrière

Nous l’avons déjà évoqué, mais il est essentiel de ne pas laisser de trace de votre passage. Dès vos premiers bivouacs, prenez donc le réflexe de récupérer l’ensemble de vos déchets, de partir dès le lever du jour et de bien vérifier que vous n’oubliez rien en partant.

vue de la tente dans un paysage naturel

Vous avez désormais beaucoup d’informations en votre possession concernant le bivouac. Cette manière de dormir en pleine nature permet de vivre des aventures extraordinaires, en étant coupé du monde. Cela permet de se déplacer librement, en étant flexible sur les lieux et les dates de ses sorties. C’est aussi une manière de découvrir des lieux reculés et de se ressourcer. Cela a également un avantage financier : la plupart du temps, le bivouac est gratuit, cela vous permet donc d’économiser le coût d’une nuit à l’hôtel, en refuge ou en camping. Sur les terrains privés, une participation financière symbolique est parfois demandée. Le bivouac présente de nombreux bénéfices : n’hésitez pas à vous lancer !

Références

Bivouac (consulté le 17/05/2023)
Dictionnaire de l’Académie française
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1B0186

Charlène Bertein

Charlène Bertein

Charlène est une rédactrice web passionnée par le sport depuis plusieurs années. Elle a couru son premier 10 km en 2014 et son premier marathon en 2017. Elle a par ailleurs organisé une course à pied en relais entre Montréal et New-York en 2015, travaillé pour le Marathon de Paris en 2016, et pour une application de running jusqu’en 2020. Elle pratique aujourd’hui différents sports outdoor : trail, snowboard/splitboard, ski de fond, escalade, randonnée, etc.

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