Publié le : 10/07/2022
Les trailers et les randonneurs entendent souvent parler de « dénivelé ». Cette donnée est essentielle afin de bien préparer ses sorties et d’anticiper correctement l’effort à venir. Même si sa définition est assez simple à comprendre, elle comporte certaines subtilités. Nous allons donc vous expliquer tout ce qui se cache derrière le concept de dénivelé, et vous donner les différents moyens à votre disposition pour calculer celui de vos futures aventures. Nous vous préciserons enfin comment bien utiliser cette information pour bien préparer vos prochaines sorties en montagne.
Le dénivelé, qu’est-ce que c’est ?
Définition
Le dénivelé est la différence d’altitude entre un point A et un point B. Il s’agit donc de l’écart d’altitude entre votre point de départ et votre point d’arrivée.
Si vous participez à un trail ou une randonnée dont le parcours est une boucle, le dénivelé est donc nul, puisque votre départ et votre arrivée se situent au même endroit. Pourtant, les organisateurs des courses annoncent souvent un dénivelé positif, même lorsqu’elles décrivent une boucle. C’est parce qu’il existe en réalité deux types de dénivelés : le dénivelé global et le dénivelé cumulé. Voici la différence entre les deux.
Deux types de dénivelés
Le dénivelé global
La définition du dénivelé énoncée ci-dessus désigne en fait ce qu’on appelle « le dénivelé global », à savoir la différence d’altitude entre deux points géographiques. Cette donnée peut être intéressante si vous faites une ascension pure : elle vous permet de connaître le gain d’altitude entre votre départ et le sommet. Cependant, elle est assez peu utilisée par les randonneurs et les trailers, car elle ne prend pas du tout en compte les éventuelles descentes ou montées qui existent entre les deux points. C’est pour cette raison qu’on utilise beaucoup de personnes préfèrent utiliser le dénivelé cumulé.
Le dénivelé cumulé
Le dénivelé cumulé est l’addition de tous les dénivelés des différentes ascensions et descentes que vous rencontrez au cours de votre randonnée ou de votre trail. Par exemple, s’il y a trois montées de 350 m chacune lors de votre marche, votre valeur cumulée est de 3 x 350 = 1050 m.
Dénivelé positif et dénivelé négatif = quelles différences ?
Le plus souvent, on sépare le dénivelé positif du dénivelé négatif. En effet, cela permet de mieux se rendre compte du type d’effort que l’on va rencontrer. On peut par exemple anticiper le fait qu’il y a plus de montées que de descentes, ou le contraire. De plus, ce ne sont pas exactement les mêmes muscles qui travaillent pour les deux. Il est donc intéressant d’avoir ces données en détail.
Le dénivelé positif correspond à un gain d’altitude, donc à une montée. Un parcours avec 500 m de D+ monte, en cumulé, de 500 m. Le dénivelé négatif, quant à lui, correspond à des baisses d’altitude, donc à des descentes. S’il y a 500 m de D-, vous devrez descendre, en cumulé de 500 m.
Certaines personnes additionnent le dénivelé positif et négatif du parcours, mais cela peut être trompeur. De fait, cela ne permet pas de connaître la répartition entre le positif et le négatif (sauf s’il s’agit d’une boucle, auquel cas les deux sont égaux).
L’intérêt de prendre en compte le dénivelé
Pourquoi est-il si important de connaître la notion de dénivelé ? Tout simplement parce que cela vous permet d’estimer la difficulté de votre parcours. Marcher ou courir 1 km sur du plat ne nécessite pas le même effort, ni la même dépense d’énergie que de faire 1 km avec 200 m de D+. C’est donc primordial de bien comprendre le concept de dénivelé, afin de mieux anticiper vos randonnées ou vos trails.
Le dénivelé peut également vous donner des indications d’orientation. En effet, si vous savez que vous devez monter 400 m de D+ avant d’atteindre une crête, vous pouvez suivre votre progression, et éventuellement vous rendre compte d’une erreur d’orientation. En calculant le temps approximatif que vous allez passer à marcher ou à courir dans une montée, vous pouvez éviter certaines erreurs.
Comment calculer le dénivelé d’un parcours
Il existe différentes façons de connaître le dénivelé d’un parcours. Nous allons vous présenter certaines de ces méthodes : le calcul mathématique, la lecture de carte, certains outils en ligne qui facilitent ce travail, et enfin, l’utilisation de montres GPS.
Différentes formules mathématiques
Calculer le dénivelé global
Si vous souhaitez calculer le dénivelé global, la formule est très simple : il suffit de soustraire l’altitude du point de départ à celle du point d’arrivée. Si votre départ se trouve à 200 m et votre arrivée à 700 m, alors le dénivelé global est positif, et de 500 m. Si votre départ est à 700 m et votre arrivée à 200 m, alors le dénivelé global est négatif, et de 500 m. Mais on l’a vu, ce n’est pas la donnée la plus intéressante à connaître. Ainsi, il est préférable de calculer le dénivelé cumulé.
Calculer le dénivelé cumulé
Pour calculer un dénivelé positif cumulé, il faut additionner l’ensemble des dénivelés de toutes les montées. Ensuite, pour le dénivelé négatif, c’est la même chose, en additionnant cette fois le dénivelé des descentes.
Pour mieux comprendre, prenons un exemple avec, comme précédemment, un début à 200 m d’altitude et une arrivée à 700 m. Cette fois-ci, on apprend que sur le parcours, une première montée culmine à 500 m, suivie d’une descente jusqu’à 300 m, puis à nouveau d’une montée jusqu’à 1000 m, et enfin une dernière descente jusqu’à l’arrivée, à 700 m.
Pour calculer le dénivelé positif, la formule est la suivante :
(500-200) + (1000-300) = 300 + 700 = 1000 m de D+.
Pour le dénivelé négatif, le principe du calcul est le même :
(500-300) + (1000-700) = 200 + 300 = 500 m de D- .
Avec cet exemple, on se rend compte qu’il est vraiment très important de prendre en compte le dénivelé cumulé. Alors qu’avec le dénivelé global, on avait obtenu un dénivelé de 500 m, on se rend compte que le dénivelé cumulé est de 1000 m. Cela change totalement le niveau de difficulté de cette randonnée ou de ce trail.
Utiliser une carte IGN
Si vous aimez préparer votre parcours en utilisant des cartes, vous pouvez connaître le dénivelé que comportera votre tracé. Pour cela, il est important de vous munir d’une ou plusieurs cartes IGN (Institut géographique national) de randonnée.
Celles-ci incluent des courbes de niveau, et chacune d’entre elles correspond à une altitude précise. Entre deux courbes, la différence d’altitude est généralement de 50 m, mais sur certaines cartes plus précises, elle peut être de 5 m. À vous de le vérifier en fonction de l’échelle indiquée.
Enfin, pour connaître votre dénivelé cumulé, vous devez additionner, à la main, tous les gains ou pertes d’altitude sur votre parcours. C’est une méthode un peu fastidieuse, mais qui se base sur des données assez précises. Cela vous donne donc de bonnes indications sur la difficulté de votre itinéraire. En plus, cela vous permet de visualiser les degrés de pente que vous allez avoir à monter ou à descendre : plus les courbes de niveau sont rapprochées les unes des autres et plus la pente est raide.
Utiliser des outils en ligne ou des topoguides
La bonne nouvelle est que vous n’avez pas toujours besoin d’effectuer le calcul par vous-mêmes. Il existe en effet un grand nombre de sites spécialisés dans la randonnée qui vous indiquent le dénivelé cumulé sur leurs fiches informatives. Il en est de même sur la grande majorité des topoguides, par exemple ceux de la Fédération Française de Randonnée.
Si vous souhaitez créer vous-même un itinéraire, des sites ou outils en ligne vous proposent de créer vos traces et d’obtenir des informations utiles concernant celle-ci, notamment la distance et le dénivelé cumulé.
Utiliser une montre GPS
Enfin, la plupart des montres GPS, ou autres outils munis de cette technologie vous calculent le dénivelé cumulé sur vos sorties trail ou randonnée. Au fur et à mesure de votre avancée, vous obtenez donc des informations sur le D+ et le D- que vous avez parcouru depuis le départ. C’est très utile pour savoir où vous en êtes.
Pour cela, nos montres synchronisent les informations transmises par au moins 3 satellites. Cela leur permet de savoir avec précision à quel endroit nous nous trouvons. Elles peuvent alors déduire l’altitude à laquelle se trouve ce point, en superposant votre position à l’altitude transmise par les cartes IGN. Certaines montres GPS ont un capteur barométrique et procèdent autrement : elles calculent votre altitude en mesurant les variations de pression atmosphérique.
Comment utiliser le dénivelé pour préparer sa course ou randonnée
Le dénivelé a une influence certaine sur l’effort que vous allez devoir produire au cours de votre trail ou de votre randonnée. Voici comment bien utiliser cette donnée pour vous préparer de la meilleure façon possible.
Estimer votre effort et sa durée
Nous en avons déjà un peu parlé : le dénivelé permet d’en savoir plus sur le type d’effort que vous allez devoir fournir sur un itinéraire donné. Mais avec l’expérience, vous pouvez également anticiper sa durée.
Une formule assez simple consiste à considérer que 1 kilomètre sur du plat est à peu près équivalent, en termes d’effort, à 100 m de dénivelé positif, ou à 300 m de dénivelé négatif. Ainsi, si on prend comme exemple une randonnée de 10 km avec 600 m de D+ et 300 m de D-, on obtient :
10 + (600/100) + (300/300) = 10 + 6 + 1 = 17 km.
Cette randonnée de 10 km serait donc à peu près équivalente à un effort de 17 km sur du plat. Si vous marchez à une allure moyenne de 5 km/h, cela donne un temps estimé de :
17/5,5 = 3,09 h.
Sur cette randonnée, vous pouvez vous attendre à un temps de marche d’un peu plus de 3 h.
Ce calcul est très général, et vous devez l’adapter en fonction de votre niveau. Pour certaines personnes, 1 km de plat équivaut à 150 m de D+, pour d’autres c’est 75 m de D+. Il en est de même pour le D- et pour votre vitesse moyenne de marche. Les randonneurs chevronnés peuvent atteindre une vitesse de 6 km/h de moyenne.
Pour le trail, le calcul de l’effort estimé peut être sensiblement identique (en fonction de votre niveau). La durée estimée peut en revanche être plus difficile à prévoir, car votre vitesse en montée, sur le plat et en descente est vraiment différente. Votre expérience peut vous aider à effectuer l’estimation la plus correcte possible.
Ne pas oublier de prendre en compte le degré d’inclinaison
Si les calculs précédents vous permettent de prévoir un temps de randonnée ou de course, n’oubliez pas de vérifier les inclinaisons de pente sur votre parcours. En effet, des montées ou des descentes très raides peuvent être très éprouvantes pour l’organisme.
Pour cela, vous pouvez utiliser les cartes IGN. Si vous voyez que les courbes de niveau sont très rapprochées les unes des autres sur une partie de votre itinéraire, cela signifie que la pente est très inclinée. Au contraire, lorsqu’elles sont très éloignées, on peut considérer que le terrain et à peu près plat.
Si vous participez à un trail officiel, vous avez généralement la possibilité d’obtenir le profil de la course. Sur celui-ci, vous pouvez voir si les pentes sont raides ou si, au contraire, les montées sont longues, mais peu inclinées. Sur certaines randonnées assez célèbres, vous pouvez également accéder à ce profil. La Fédération Française de Randonnée le propose par exemple pour les itinéraires de Grande Randonnée (GR).
Les grandes catégories de dénivelé
Afin d’harmoniser les niveaux de difficulté sur différentes activités sportives (randonnée pédestre, raquettes à neige, ski de randonnée, etc.), il existe une échelle générale de difficulté, allant de 1 à 4. Voici les indications communément utilisées :
- Randonnée facile (niveau 1). Moins de 500 m de dénivelé et moins de 3 heures de marche.
- Randonnée moyenne (niveau 2). Entre 500 m et 800 m de dénivelé, entre 3 et 5 heures de marche.
- Randonnée difficile (niveau 3). Entre 800 et 1500 m de dénivelé, entre 4 et 8 heures de marche.
- Randonnée très difficile (niveau 4). Plus de 1500 m de dénivelé, près d’une journée entière de marche.
Bien entendu, le dénivelé n’est pas la seule donnée à prendre en compte pour définir la difficulté d’une activité : il faut également y ajouter l’aspect technique, qui peut transformer une randonnée à très faible dénivelé en une activité très difficile. Vous devez donc toujours prendre le plus de renseignements possible sur le type de terrain que vous allez rencontrer, sur l’inclinaison et les éventuels passages techniques.
Vous connaissez désormais beaucoup d’informations sur le dénivelé, les différentes façons de le calculer et comment utiliser cette information pour préparer vos prochaines sorties en montagne. N’oubliez pas que le dénivelé n’est pas la seule indication à prendre en compte, l’inclinaison de la pente et la technicité du terrain peuvent avoir de l’importance aussi, tout comme l’altitude à laquelle vous allez évoluer. Si vous n’avez pas l’habitude des hautes altitudes, faites bien attention avant de vous élancer sur une grande sortie au-dessus de 2000 m ou 3000 m d’altitude. Enfin, comme toujours, choisissez vos activités en fonction de votre niveau, et n’oubliez pas de regarder les prévisions météorologiques avant de partir, afin de prendre un équipement adapté dans votre sac à dos.
Questions fréquentes ?
Pour calculer un dénivelé, il faut connaître l’altitude de départ et d’arrivée. La formule est la suivante :
Dénivelé = altitude d’arrivée – altitude de départ.
Si l’altitude d’arrivée est plus élevée que celle du départ, alors le dénivelé est positif. Si elle est moins élevée, alors il s’agit d’un dénivelé négatif.
Le dénivelé positif indique un gain d’altitude entre deux points géographique. Il s’utilise donc pour connaître le nombre de mètres à monter. Le dénivelé négatif indique une diminution d’altitude entre deux points, il s’utilise donc pour connaître le nombre de mètres à descendre.
Si vous souhaitez vous entraîner à la montée sur un tapis de course, c’est souvent possible en l’inclinant. Cependant, on vous propose alors un pourcentage d’inclinaison (par exemple 10 %), et il n’est donc pas toujours facile de connaître le dénivelé que vous avez parcouru. Pour connaître la valeur exacte, il faut utiliser la formule suivante :
Dénivelé = (pourcentage de pente) x (distance parcourue).
Si vous courez 5 km avec une pente de 10 %, votre dénivelé est donc de :
10 % x 5000 = 500 m de D+.
Salut à tous,
Pour le dénivelé cumulé :
Il y a un nouveau site => itinerazor
On peux même simuler l’énergie, la vo2 et pleins de trucs.
Bonjour Fred,
J’ai essayé un peu itinerazor, mais je trouve le site calculitineraires.fr plus simple et plus complet, même s’il nest pas toujours précis sur les dénivelés des parcours les plus longs… Je l’utilise depuis pas mal d’années maintenant.