Accueil > Courses > Règles officielles

Disqualifié en Nimbus ? Ce qu’il faut savoir sur la règle des 40 mm

Depuis l’arrivée des Nike Vaporfly en 2016, les chaussures à semelles épaisses et plaques carbone ont bouleversé le monde du running. En quelques années, elles ont fait tomber les records du monde, multiplié les polémiques et poussé les instances à légiférer. Beaucoup considéraient que l’innovation technologique prenait trop de place et risquait de menacer l’équité entre athlètes.

En janvier 2020, World Athletics a introduit une réglementation spécifique : la fameuse règle des 40 mm.

Mais que signifie-t-elle concrètement pour vous, coureur amateur ou triathlète ?

règles officielles chaussures compétition 40 mm plaque

Les règles exactes

Depuis 2020, les chaussures utilisées en compétition homologuée doivent respecter trois conditions :

  • une hauteur de semelle maximale de 40 mm (mesurée au talon),
  • pas plus d’une plaque rigide (carbone ou autre matériau),
  • une commercialisation depuis au moins 4 mois avant la compétition, afin d’éviter les prototypes réservés à quelques élites sponsorisées.

Ces règles s’appliquent dans toutes les courses placées sous l’égide de World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme (dont dépend notre fédération française) : Jeux olympiques, championnats, mais aussi marathons labellisés où des records peuvent être homologués comme le marathon de Paris.

Les officiels ont le droit de vérifier les chaussures sur place, et même de les découper après la ligne d’arrivée pour contrôle (World Athletics).

Les Hoka Mach X 3 sont officiellement interdites en compétition
Les Hoka Mach X 3 sont en théorie interdites en compétition officielles (44 mm)

Quid du trail running et de l’UTMB ?

Le trail échappe à cette règle. L’UTMB et les grandes courses de montagne n’appliquent pas de restriction sur l’épaisseur des semelles. Vous pouvez donc courir en Hoka Mafate, Adidas Terrex ou autres modèles massifs, même s’ils dépassent 40 mm.

Aucune homologation de record n’étant en jeu, les organisateurs n’ont pas jugé utile de limiter l’innovation sur ce terrain.

Exemples de modèles interdits

Certaines compétitions, comme le circuit Ironman, vont plus loin en publiant leur propre liste de modèles interdits. Elle inclut par exemple :

  • Adidas Prime X (toutes versions),
  • Asics Superblast et Novablast 5,
  • New Balance FuelCell SuperComp Trainer,
  • Saucony Kinvara Pro
coureur portant Asics Superblast 2
Julien en Superblast

Pourquoi vous ne serez pas disqualifié en Asics Nimbus à votre prochain marathon…

Chez les élites, la règle a eu des effets immédiats. Plusieurs athlètes sponsorisés ont dû abandonner des prototypes trop épais avant les JO de Tokyo. Brigid Kosgei avait déjà semé le doute en 2019 avec son record du monde du marathon féminin (2h14:04) établi en portant une version spéciale des Nike Vaporfly Next%. Depuis, World Athletics surveille de près les podiums et les records.

Chez les amateurs, les disqualifications sont quasiment inexistantes. Aucun coureur n’a été recalé à Paris ou Berlin pour avoir porté une paire d’Asics Superblast. Les contrôles ne se concentrent que sur les podiums, les records nationaux ou les qualifications.

Soyons clairs : personne ne va mesurer vos Asics Nimbus sur la ligne d’arrivée. Même si vous courez avec une chaussure au-dessus des 40 mm, le risque est quasi-nul tant que vous n’êtes pas dans le premier sas de départ.

Bref, pour la très grande majorité des coureurs, la règle n’aura jamais d’impact concret.

Attention si vous visez Boston

La plupart des coureurs amateurs ne seront jamais inquiétés. Mais si vous visez une qualification au Boston Marathon, la vigilance est de mise. Boston applique les standards World Athletics : un temps réalisé avec une chaussure non conforme pourrait être refusé comme “BQ” (Boston Qualifier).

En pratique, les contrôles sont rares, mais vu l’importance d’un BQ, mieux vaut éviter de jouer avec la limite, d’autant qu’il existe de nombreux modèles ultra-performants qui respectent parfaitement les règles comme les Asics Metaspeed Ray Tokyo.

YouTube video

Et le triathlon ?

Le triathlon fait figure d’exception. En 2024, plusieurs participants à l’Ironman Cozumel ont rapporté des contrôles stricts des sacs de transition, avec inspection des chaussures. Ironman applique une politique plus sévère que World Athletics et met à jour sa liste de modèles interdits.

À l’inverse, World Triathlon (la fédération internationale) n’a pas encore harmonisé ses règles. Cela explique pourquoi certains champions, comme Gustav Iden, ont couru avec des modèles prototypes sans être inquiétés.

triathlon avec des super chaussures (Metaspeed)

En bref

La règle des 40 mm a été conçue pour protéger l’équité en compétition de haut niveau. Dans les faits, elle ne concerne que les élites et quelques cas particuliers (Boston Qualifier, Ironman).

Pour 99 % des coureurs, rien ne change : vous pouvez continuer à courir dans les chaussures qui vous conviennent, qu’elles soient à 35 mm ou à 45 mm de stack. La priorité reste le confort, la protection et le plaisir de courir.

Mais si votre objectif est officiel (ex. qualification, podium, record) alors oui, prenez le temps de vérifier les fiches techniques de vos chaussures. C’est le seul moyen d’éviter une mauvaise surprise au moment où votre performance compte vraiment.

Kevin Le Gall

Kevin Le Gall

Kevin est le créateur et éditeur de Chaussure Running. Il a débuté la course à pied en 2015 et couru son premier marathon à Rotterdam en 2016. Il a également contribué au lancement de la marque américaine Under Armour en Europe, notamment sa collection HOVR pour le running, au sein de son équipe marketing. Basé à Barcelone, il pratique également l'escalade depuis plusieurs années et aime se détendre et récupérer avec le yoga.

Laisser un commentaire